L’estimation du prix d’un immeuble est aussi délicate que primordiale. Les raisons pour lesquelles on fait estimer un bien immobilier sont nombreuses, mais les plus courantes restent l’acquisition et la vente.
Dans les deux cas, l’estimation doit être réalisée avec soin afin de pouvoir définir un prix juste, qui prend en compte les particularités du bien immobilier, mais aussi la valeur du marché actuel.
Parmi les nombreux types d'investissements existants, l’immeuble de rendement a la réputation d’être un placement “sûr”. Peu risqué, il séduit depuis longtemps un grand nombre d'investisseurs en Suisse. Mais qu’appelle-t-on un immeuble de rendement, au juste?
Un immeuble de rendement, aussi appelé immeuble de rapport, est un bien immobilier que l’on acquiert dans le but d’effectuer un placement financier qui sert généralement au paiement des intérêts du capital investi.
C’est un investissement immobilier, qui, lorsqu’il est exécuté avec soin, permet de réaliser des profits de manière régulière et pérenne. Mais pour investir intelligemment, il vaut mieux maîtriser l'expertise immeuble ou à défaut, s’entourer d’une personne dont l’estimation des biens immobiliers est le métier.
En effet, l’investissement dans un immeuble de rendement fait souvent miroiter des revenus passifs et faciles aux investisseurs en herbe. Il peut vite engendrer quelques frustrations quand l’acheteur est mal préparé. Or, avoir les moyens financiers n’est souvent pas suffisant pour réaliser un investissement fructifiant.
La première étape, lorsque l’on souhaite se lancer dans l’achat d’un bien de rendement, est sans aucun doute d’estimer le bien immobilier en question pour comprendre quels sont les retours sur investissements possibles.
L’évaluation d’un immeuble se base souvent sur le revenu, duquel sont déduits des intérêts actualisés à la valeur du jour. Il est possible d’avoir une première idée de la valeur d’un immeuble en effectuant une estimation en ligne. Puis, pour une estimation plus précise qui prend en compte tous les éléments importants relatifs au bien, il est important de s’adresser à un expert en immobilier.
Pour accéder à la pleine propriété d’un immeuble et réaliser une bonne affaire, il faut pouvoir définir quels types de biens l'acquéreur souhaite mettre en location. Plusieurs types de biens immobiliers sont considérés comme des biens de rendement. Parmi eux:
De nombreux calculs sont à prendre en compte lors de l'estimation d’un bâtiment. Les néophytes, peu familiarisés avec le secteur immobilier, pourront s’appuyer sur un outil d'estimation en ligne.
Avant de vous lancer dans l'acquisition d'un immeuble à des fins lucratives, vous devez connaître les différentes utilisations possibles pour générer des profits. L'estimation d’un immeuble en ligne peut vous être utile. En matière d’immeubles de rendement, vous avez un choix très divers.
Un immeuble de rendement peut être considéré de manière privée ou commerciale. Une estimation d’un immeuble locatif est simple pour définir le type d’immeuble sur lequel vous orienter.
Pour différencier ces deux types de biens, il faut suivre la méthode simple de la prépondérance. À savoir, qu’un immeuble dont 50% de l’espace est destiné aux affaires, commerciales et locatives, est considéré comme un immeuble commercial. Par exemple, si un immeuble est composé majoritairement de magasins et de bureaux, mais que le dernier étage est destiné à des habitations, il sera considéré comme un immeuble commercial. Au niveau fiscal, l’utilisation principale fait foi. N'hésitez pas à vous entourer d'un professionnel de l'immobilier pour vous assister.
Pour procéder à l'évaluation d’un immeuble de rendement, il est possible d’utiliser une des méthodes suivantes:
La valeur de rendement est une méthode obtenue par la capitalisation des revenus réels ou estimés par l’expert immobilier. Il est important de rappeler qu’elle dépend, en plus des revenus locatifs attendus, du taux d’intérêt, mais aussi de la rentabilité espérée. Il faut donc diviser les revenus locatifs bruts annuels par le taux de capitalisation obtenu. Ce dernier dépend de l’état général du bien, de sa typologie et de sa situation géographique.
Par exemple, si le montant des loyers perçus est de CHF 150'000.- par an avec un taux de capitalisation de 5,75%. La valeur de rendement de l’immeuble remonte à CHF 2 600 000.-, soit CHF 150'000.-/5,75%.
La méthode par capitalisation des flux futurs, aussi appelée DCF pour Discounted Cash Flow, est considérée comme une valeur de rendement dynamique des comptes d’investissement. L’expertise de la valeur vénale, par cette méthode, permet d’estimer le montant qu’un acheteur souhaite disposer, à un instant T, en prévision des flux de trésoreries des prochaines années. Largement utilisée pour estimer un immeuble, la méthode se fonde sur le système de retour sur investissement. La vente est possible dans la mesure où l'investisseur peut assumer le coût des capitaux engagés.
La valeur intrinsèque est la valeur réelle actuelle de l’immeuble. Pour calculer la valeur intrinsèque, il faut prendre la valeur à neuf du bien et soustraire la vétusté.
Valeur intrinsèque = Valeur à neuf – vétusté + terrain.
Enfin, pour calculer le prix d’un immeuble, l’expert peut utiliser la méthode hédoniste. Elle permet d'estimer la valeur en se basant sur le prix de biens comparables. Très reconnue dans le secteur immobilier, en Suisse, elle permet souvent d’évaluer une maison ou un immeuble standard. En effet, pour être efficace, il faudra connaître les éléments de comparaison sur le marché. Pour les propriétés de luxe ou les biens atypiques, la situation se présente plus compliquée. L’expert en immobilier saura utiliser ces différents outils afin de pouvoir transmettre des estimations précises aux futurs acquéreurs
Pour faire l’estimation de la valeur d’un immeuble, il faut prendre en compte les résultats de quelques diagnostics techniques qui permettent de vérifier que le bâtiment est bien en règle avec la législation. Il peut s’agir de diagnostics énergétiques, comme de diagnostics liés aux matériaux nocifs pour la santé.
La capacité de financement d'un immeuble prend en compte les possibles travaux et rénovations, l’utilisation du bien, sa situation géographique, les risques d'inoccupation et de nombreux autres facteurs.
En règle générale, le financement de 80% est possible. Il faudra alors que l'acquéreur se charge des 20% restants en fonds propres. Les fonds de prévoyance des 2ᵉ et 3ᵉ piliers ne peuvent être utilisés que si le propriétaire habite dans l’un de ses logements.
Le cas échéant, une imputation proportionnelle est possible. Le calcul du taux d’endettement des immeubles de rendement n’est pas le même que celui pour l’immobilier résidentiel à usage propre. Ici, l’élément pertinent n’est pas le revenu du preneur d’hypothèque, mais bien les revenus locatifs net.
La totalité des frais encourus sont inclus dans le calcul du taux d’endettement: les intérêts hypothécaires, les frais d’amortissement et autres frais accessoires. Si l’on soustrait le montant des frais encourus au montant des revenus locatifs nets annuels, l'excédent doit être le plus intéressant possible.
Prenons l’exemple d’un immeuble de rendement fixé à CHF 1’500’000.-
Les frais d’intérêt calculés s’élèvent à CHF 60’000.- (5% de CHF 1’200’000.-), le taux d’amortissement de 1% atteint CHF 12 000.- et les frais accessoires de 15 % du revenu locatif net sont de CHF 15’000.-.
Si l’on retire ces frais des revenus locatifs annuels, on obtient un excédent annuel de CHF 13 000.-. En plus de cet excédent, les créanciers hypothécaires examinent aussi le rendement brut d’un bien.
On considère qu’un rendement brut aux alentours de 7% est raisonnable selon les normes suisses. Cependant, le taux de rendement peut varier en fonction de plusieurs facteurs. C'est pour cela que les différentes méthodes d’estimation peuvent faire varier le taux d'intérêt. D’où l’importance de s’entourer d’un expert compétent, et de comparer plusieurs offres en vérifiant les taux d’intérêt.
Que vous procédiez à une expertise en ligne à travers des outils de simulation ou que vous fassiez appel à un professionnel de l’immobilier, vous devrez vous munir de documents spécifiques pour évaluer la valeur d’un immeuble de rendement. Plus le nombre de documents fournis est conséquent, plus l’estimation est précise.
Certains documents jouent un rôle capital dans l’estimation d’un bien, mais d’autres sont difficiles à obtenir.
Certains documents peuvent s’obtenir auprès du propriétaire, des offices de communes ou du registre foncier. Si une attestation de sécurité de l’installation électrique à faible tension n’est pas disponible, il conviendra d’en faire la demande auprès d’un installateur habilité.
Quant à la police d'assurance-incendie du bâtiment, la demande se fera auprès de l’assureur. Un document listant le détail des revenus locatifs pourra être demandé, ainsi que le WALT (Weighted Average Lease Term) qui correspond à la moyenne pondérée des loyers. Ces documents permettent à l’expert de faire une estimation professionnelle et juste.
Documents nécessaires à l’estimation d’un immeuble | Où se procurer ces documents |
Une description détaillée de la construction | Propriétaire, architecte, administration communale |
Extrait du registre foncier | Registre foncier cantonal |
Plan cadastral | Administration communale |
Plans de l’immeuble (sol, coupe, façade) | Propriétaire, architecte |
La valeur fiscale qui figure dans l’avis de taxation immobilier | Administration fiscale |
Les servitudes existantes | Registre foncier cantonal |
Les conventions de droits privés | Propriétaire, notaire |
Attestation de sécurité de l’installation électrique à faible tension | Installateur habilité |
Police d'assurance-incendie du bâtiment | Assureur |
Document listant le détail des revenus locatifs | Propriétaire, gestionnaire immobilier |
WALT (Weighted Average Lease Term) | Propriétaire, gestionnaire immobilier |
Pour réaliser une estimation d’un immeuble, vous avez le choix entre 2 options: vous appuyer sur des outils d'estimation en ligne ou faire appel à un professionnel de l’immobilier. La première méthode, dite hédoniste, repose sur une base de données de ventes réalisées et permet donc de faire une comparaison et de cibler le marché.
Des dizaines de critères entrent en jeu, autant sur le bien en lui-même (année, surface du terrain, surface habitable, état, etc.) que sur son emplacement (situation, présence de transports et commerces autour, etc.). Simple, rapide, précise et peu coûteuse, c’est une solution appréciée par les banques et les assurances. Cependant, vous devrez quand même trouver les données spécifiques pour faire votre simulation.
Notez que lorsque le bien est très particulier, l’estimation devient difficile car l’historique des transactions similaires est réduit. Si vous n’arrivez pas à y voir clair dans les spécificités de l'immobilier, orientez-vous vers un agent immobilier.
L’expert, lui, effectue une visite et étudie les documents et les éléments pertinents pour pouvoir livrer une évaluation écrite. En Suisse, l’expert USPI est formé et habilité à délivrer une estimation professionnelle. C’est une garantie supplémentaire qui peut être utile dans le cadre de demande de financements. La BOV (Broker Opinion of Value) est une estimation largement moins coûteuse que de passer par un agent. Mais elle n’est pas suffisante pour les demandes de financement.
Les principaux facteurs sont l'emplacement, la taille, l'âge, la qualité de construction, les revenus locatifs, les dépenses et les taux de capitalisation.
L'emplacement affecte la demande et l'offre, la qualité des infrastructures, la facilité d'accès aux transports en commun et les perspectives de développement futur du quartier.
Les revenus locatifs déterminent la rentabilité de l'investissement et sont un indicateur clé pour les investisseurs.
Le taux de capitalisation est le rapport entre les revenus locatifs nets annuels et le prix d'achat de l'immeuble. Il permet de déterminer la valeur de l'investissement et sert de base pour comparer différents biens immobiliers.
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